Vous connaissez l’adage : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ! »
C’est ainsi que le lièvre, agacé de cette honte séculaire, souhaite organiser une nouvelle course (et puis autant qu’il le faudra d’ailleurs) afin de lever l’affront. La tortue, glorieuse mais pas fanfaronne pour un sou, ne voit pas d’inconvénient à la chose. Après tout, ça lui dégourdira les guiboles. Le renard, par la course alléché, vient se joindre à la fête. De même que l’agneau qui courrait par ici et qui voyait par là l’occasion de temporiser, le loup toute langue pendue à ses trousses…
Cinq joyeux animaux qui le temps d’une course, ou deux, voire trois… vont essayer tour à tour de prendre le dessus sur les autres jusqu’à franchir la ligne d’arrivée.
Bien sûr, à chacun ses atouts et ses travers :
– Le lièvre est rapide mais il arrive qu’il s’endorme… surtout quand il sait que c’est gagné d’avance…
– La tortue avance lentement… mais sûrement,
– Le loup hurle parfois pour faire peur à tous les animaux, qui du coup n’osent pas bouger (1, 2, 3, soleil HouuuOuuuuuu !),
– Le renard, qui a de grandes jambes, dévale la piste comme une fusée,
– L’agneau, habitué à courir (ou plutôt de fuir à toute vitesse), n’est jamais le dernier quand il s’agit de se surpasser… mais ça donne sacrément soif, alors il s’arrête boire à la rivière.
Dans les faits, ça fonctionne comment ?
Première étape : on construit son plateau de jeu.
Facile, il suffit de créer une course avec les 9 tuiles réversibles (chemin droit sur une face, virage sur l’autre) et les 2 tuiles ruisseau. Bref, on fait ce qu’on veut et chaque course aura donc sa part d’originalité.
Pour bien commencer, chaque joueur recevra 7 cartes dans sa main.
Ensuite on pari sur ses chevaux animaux :
– une carte est distribuée au hasard (et cachée) et représentera l’un des paris (et vu qu’elles sont toutes différentes chaque joueur aura un pari différent),
– l’autre carte sera choisie sciemment par le joueur dans sa main et représentera son second pari (qui peut être identique au premier, oui oui ^^).
Les tours de jeu se suivent en toute simplicité et en deux phases bien distinctes :
– d’abord on pose : chacun son tour on dispose entre 1 et 4 cartes du même animal devant soi. La phase de pose s’arrête dès lors qu’il y a 8 cartes posées en tout sur la table (ou le tapis, ou ailleurs) ou 4 cartes du même animal (et on oublie pas de regarnir sa main à chaque fois),
– ensuite on déplace : dans l’ordre (lièvre, tortue, loup, renard et agneau)… du nombre de tuiles correspondant au nombre de cartes posées par l’ensemble des joueurs…
… Évidemment, l’idée c’est de faire gagner ses deux favoris hein !
Alors parfois, parfois, on sera bien obligés de se défausser de cartes qu’on a pas envie de jouer (forcément), histoire de refaire un peu sa main. Mais ne croyez pas que l’agneau ou le renard vont gagner parce qu’ils vont plus vite pour autant. Que nenni, chaque joueur fera bien attention et veillera avec assiduité à placer un hurlement de loup au bon moment (le vil fourbe), voire à jeter tous ses agneaux à un pas de la rivière (sic, ils étaient donc dans sa main ?).
Le lièvre et la tortue, paru chez Purple Brain Creations dans les jolis livres/boîtes de leur collection « contes », est un jeu familial rapide (sauf si on enchaîne plusieurs parties… ce qui est souvent le cas) et qui fera la joie des petits et grands, dès 7 ans.
Une variante, plus accessible mais aussi moins tactique, le rendra jouable à partir de 6 ans.
Lors des rendez-vous de l’association, les enfants ont à chaque fois jeté leur dévolu sur le jeu, enchaînant les parties avec toujours plus de plaisir. Chez nous aussi on aime y jouer et régulièrement. Le loup et la rivière sont des facteurs d’équilibre importants et contribuent grandement à l’apport tactique du jeu, point clef qui fera justement tout l’intérêt du jeu chez les plus grands.
Alors l’agneau, tout va bien ?